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Les Rendements : Comment se protéger contre l’inflation ?

Hausse des taux ! C’est le leitmotiv de ces derniers mois !

Qu’en est il ? Où en sommes-nous ? De quels taux parle-t-on ?


Alors que l’inflation est revenue en Europe et semble persistante et pour partie structurelle, il nous parait opportun de faire un point sur la capacité des placements à protéger le pouvoir d’achat de la monnaie.


Les taux d’intérêt ont en effet connu une hausse importante et rapide. Les taux de bases sont ceux de la Banque Centrale Européenne, sur lesquels sont basés une grande partie des produits d’épargne et de taux d’emprunts. Il est aujourd’hui à 3%, après avoir évolué en territoire négatif pendants 8 ans. Ce taux sert de référence au marché monétaire, des placements à court terme, inférieurs à 12 mois.


S’il est sans risque, ce taux ne permet pas aujourd'hui de couvrir l’inflation qui se situe actuellement à 7,0% en zone euro et pour laquelle on manque de visibilité sur l’évolution mais dont il est probable qu’elle soit supérieure à 3% pendant un certain temps. Les taux courts pourraient continuer leur progression même si cela devrait être plus limité, hors dérapage de l’inflation, ce qui n’est pas notre scénario central.


Pour obtenir de meilleurs rendements, il est d’usage de se positionner sur des durées plus longues. Cependant, nous assistons à une situation d’inversion de la courbe des taux, à savoir que les taux longs (5 ou 10 ans) sont inférieurs aux taux courts et se situent, pour l’emprunt d’Etat français à 2,8% environ. Cette situation se produit usuellement quand on anticipe une baisse des taux à court terme (motivée par une baisse de l’inflation ou l’anticipation d’une récession). Sans minimiser les risques de récession, cette situation sur les taux est liée à l’intervention encore importante de la BCE, premier acheteur de dettes d’Etats, qui influe sur les taux d’intérêt.


Or, celle-ci a entamé un cycle de normalisation qui est à ses débuts. Si elle maintient sa stratégie, le secteur privé va devoir prendre le relais.


Toutefois, il est peu probable que les investisseurs privés se positionnent à 10 ans à des rémunérations inférieures au taux d’inflation et alors que le risque souverain est important et sûrement en progression (Dégradation récente de la note française à AA-).

Ainsi, la situation est telle que d’une part, les rémunérations sans risques ne permettent pas de couvrir l’inflation et d’autre part la perspective de hausse des taux créée un risque de volatilité (sensibilité au taux).

Comme toute période d’inflation et de hausse des taux, les placements à taux fixes sont à proscrire. Même si les spreads sur les obligations Investment Grade et davantage sur le High Yield permettent d’atteindre des taux d’intérêt cohérents, elles restent sensibles à la hausse des taux.

Les séquences de refinancement à venir sur des marchés à la liquidité relative, pourraient rajouter de la volatilité à cette classe d’actifs.

Ainsi, nous pouvons voir un certain nombre d’avantages à rester positionné sur les marchés actions. De manière générale, les entreprises ont une capacité, plus ou moins forte, à s’adapter à l’inflation, en répercutant tout ou partie de la hausse des coûts sur leur prix de vente, ce qui permet d’atténuer in fine les effets de l’inflation. Cela se retrouvera sur leurs marges et leurs résultats. De même, leurs actifs au bilan devraient connaitre une corrélation à l’évolution des prix. Enfin, une action, en tant qu’actif, devrait rester à l’écart d’une dévalorisation monétaire.


Indépendamment des risques et avantages des classes d’actifs, et peut être en comparaison avec le risque obligataire, le rendement moyen des dividendes sur le CAC 40 est de 3,3%, sans tenir compte des rachats d’actions, qui peuvent représenter des montants équivalents. Sur les sociétés à plus fort rendement, on peut atteindre 8% (cf détails dans cette publication). Et cela en combinant espérance d’appréciation du capital et hausse des dividendes.


Bien entendu, alors que les indices, notamment en France, atteignent des niveaux records, dans un contexte d’incertitude géopolitique et d’évolution de l’économie, une certaine prudence est de mise, la volatilité pouvant repartir à la hausse. Nous rappelons néanmoins les facteurs de soutien, et en premier lieu les taux d’intérêts réels encore négatifs.


Une approche « value » et sélective sur la solidité financière (croissance rentable) reste selon nous la clé pour les investissements des prochains mois jusqu’à une meilleure visibilité sur l’inflation, les taux et la capacité des Etats à absorber la hausse du coût de financement.



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